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Le Nouveau Contrat Social


L’orthodoxie, cela signifie ne pas penser — ne plus avoir besoin de penser [George Orwell, 1984].




Les pays occidentaux vivent en effet depuis le 11 Septembre dans un état de crise quasi permanent qui donne latitude aux gouvernants de suspendre dans une certaine mesure les débats parlementaires et de diriger leur pays de plus en plus par décrets en faisant abstraction des droits fondamentaux des personnes. Au nom de la sécurité. Heureuse coïncidence : puisqu’une société brutalement paupérisée sera très instable, celle-ci devra être encadrée de manière implacable, en particulier sur le plan de la surveillance numérique. La transformation radicale de l’économie qui a été planifiée requière donc une restructuration non moins radicale du politique au sens large. L’état d’urgence destiné à durer laisse présager la fin du contrôle démocratique sur l’appareil d’État. La citoyenneté elle-même serait-elle en passe d’être redéfinie ?


António Guterres (secrétaire général de l’ONU)[i], le FMI[ii], l’OCDE[iii], le WEF[iv] ou encore McKinsey[v]évoquent à ce propos la nécessité d’établir ce qu’ils appellent tous un « nouveau contrat social ». Quant à Klaus Schwab, il appelle à « redéfinir notre contrat social » dans son allocution du Forum de Davos de Juillet 2020. Et le porte-parole du gouvernement Macron Gabriel Attal dans Le Parisien du 29 janvier 2022 de souligner :


… dans l’après-COVID […], on veut poursuivre la redéfinition de notre contrat social avec des devoirs qui passent avant les droits, du respect de l’autorité aux prestations sociales.


Or il semble que ce concept rousseauiste creux, lequel ne repose sur aucun « contrat social » préexistant dont les citoyens auraient connaissance et qu’ils auraient eu le bonheur d’avoir explicitement ratifié avec quelque cocontractant bien identifié, signifie d’abord l’octroi à l’État de davantage de pouvoir, comme le laissent entendre Klaus Schwab (et Thierry Malleret). C’est donc bien, encore une fois, d’un déplacement de la « Fenêtre d’Overton » dont il s’agit :


Une des plus grandes leçons de ces cinq cents dernières années en Europe et en Amérique est la suivante : les crises aigües contribuent à renforcer la puissance de l’État. Cela a toujours été le cas, il n’y aucune raison pour que cela soit différent avec le COVID-19 [COVID-19: The Great Reset].


Jusqu’à quel point ? Depuis mars 2020, nous le savons : jusqu’à abolir les droits individuels les plus fondamentaux. De fait, la « Prédiction 8 », la dernière des prédictions de la célèbre vidéo de 2017 du Forum Économique Mondial (le WEF) décrivant notre vie future, 8 Predictions for the World in 2030: « You will own nothing and you will be happy », a désormais commencé de prendre tout son sens. Elle affirme en effet que :


Les valeurs occidentales auront été mises à l’épreuve jusqu’à leurs plus extrêmes limites [will have been tested to the breaking point].


La liberté de penser est obsolète

La liberté de chacun, l’État de droit et de manière générale les structures démocratiques sont dans le collimateur. Dans la perspective de Schwab, il est indispensable de renforcer les outils étatiques coercitifs qui encadrent les populations. L’outil qui est évoqué le plus souvent à ce propos est la censure. À cet égard, le WEF préconise, toujours dans le texte de 2022 sur la nécessité d’un « nouveau contrat social », que :


… tous les gouvernements devraient prendre des mesures pour restreindre la diffusion d’informations fausses, même si cela signifie perdre de la liberté pour accéder à, ou publier, du contenu [Why we need a new social contract for the 21st century].


Mieux, au Forum de Davos 2022, lors du panel Ushering in a Safer Digital Future du 23 mai, Julie Inman Grant, la commissaire du gouvernement australien pour l’« eSafety », appelle à :


… la recalibration de toute une série de droits humains [tels que] la liberté de s’exprimer.


Cette thématique semble remonter à la fin du mandat du Président Obama lorsque ce dernier a paraphé le Countering Foreign Propaganda and Disinformation Act qui engage fin 2016 les agences de sécurité américaines à se préparer à livrer bataille pour dominer l’information sur internet. Michael Lumpkin est nommé à la tête du Global Engagement Center (GEC) nouvellement créé au sein du Département d’État dans ce but. L’élection de Donald Trump est l’occasion de déclencher les hostilités face qui à ce qui est décrit comme une offensive populiste soutenue par le Kremlin. D’ailleurs, en 2017, le FBI et le DHS emboîtent le pas en créant chacun une taskforce spécifique toujours dans ce but.


L’argumentaire repose pour simplifier sur l’idée qu’aujourd’hui la démocratie serait menacée par une opinion publique en désaccord avec les orientations politiques voulues par les élites[vi]. En somme : trop de liberté d’opinion menacerait la liberté. Par la suite, la crise sanitaire, comme pour beaucoup d’autre choses, sera le point de bascule.


Depuis le printemps 2020, ces appels orwelliens à faire barrage à la « désinformation », en particulier sur le Net, sont devenus un mot d’ordre répété à tous les niveaux des instances nationales, internationales, et tant publiques que privées, de la gouvernance globale, à l'exemple de Melissa Flemming cheffe du Département de la Communication Globale l’ONU qui déclarait en mai 2020 dans un papier intitulé Verified—A global UN initiative to combat COVID-19 misinformation [vii]:


La mésinformation rend le virus plus dangereux.


Mais c'est aussi le cas de l’UNESCO (notamment sa directrice Audrey Azoulay dont c’est le leitmotiv[viii]), de l’OMS (notamment l’article 16 du schéma de son Traité sur les Pandémies), des autorités publiques étasuniennes (en particulier l’administration Biden et de l’État de Californie) avec le Restrict Act, la Commission Européenne avec le Digital Safety Act, des gouvernements britanniques, néozélandais et en particulier canadiens, avec pour ce dernier le Bill C-11 Online Streaming Act (2023).


Bien entendu, Big Tech n’est pas en reste : en particulier Facebook, Twitter et Google — et même PayPal en octobre 2022 avec son projet d’infliger d’énormes amendes aux propagateurs de désinformation[ix]. Comme nous le savons désormais grâce aux Twitterfiles exhumées par le journaliste Matt Taibbi, à l’arrière plans se tiennent la CIA, le FBI, le DTRA et le DHS, avec sa Cybersecurity and Infrastructure Security Agency (SICA) chapotant le Cybersecurity Advisory Committee (CSAC), et son sous-comité Protecting Critical Infrastructure from Misinformation and Disinformation, créé en 2011. Bien entendu, cette offensive remonte beaucoup plus loin : lorsque la CIA s’est engagée au cours des années soixante dans une ambitieuse campagne de manipulation des médias et de l’opinion en général, appelée « Project Mockingbird » (et révélée en 1975 devant le Congrès par le Comité Church). Quant au rayon de cette offensive contre la mauvaise pensée, il embrasse la politique sanitaire comme il se doit, mais aussi l’idéologie transgenre. Le changement climatique n’est pas non plus épargné…


La nouvelle Sacrée Congrégation de l’Inquisition

Les informations qui remettent en cause le narratif officiel doivent donc être impitoyablement censurées pour protéger la « société civile » de leurs dangers. Les MSM s’abstiennent en général de les relayer sinon pour les déformer et les discréditer à l’aide d’une galaxie d’organismes voués à cette tâche inquisitoriale. Matt Taibi, avec d’autres journalistes, en a dressé un tableau édifiant[x]. En lien avec les grandes fondations philanthropiques, le monde universitaire, l’appareil d’État, les OIG onusiennes, Big Tech, les « assemblées représentatives » public-privé et autres think tank, le COVID a permis de voir apparaître sur le devant de la scène une foule d’officines non profit luttant contre ce qu’elles baptisent « incitation à la haine », « désinformation », « mésinformation » ou «malinformation», selon leur humeur.


Des organismes réputés « neutres » comme l’UNESCO, ainsi qu’il a été souligné, pilotent des campagnes visant ce que celle-ci désigne comme de la « désinformation » et des « théories du complot », car :


Les théories du complot provoquent des dégâts réels chez les gens, à leur santé et aussi à leur sécurité physique. Elles amplifient et légitiment des idées fausses à propos de la pandémie, et renforcent des stéréotypes susceptibles d’alimenter de la violence et des idéologies extrémistes violentes [Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, #ThinkBeforeSharing - Stop the spread of conspiracy theories]


De même, l’OMS lance en février 2020 son Technical Advisory Group on Behavioural Insights and Sciences for Health qui regroupe des experts de la manipulation comportementale venus de la Banque Mondiale, du WEF, du Scientific Advisory Group for Emergencies (SAGE) britannique, ou encore de la Fondation Gates.


Dans ce cadre, une vaste offensive a été déclenchée en 2020 par divers organismes dont la vocation affichée est de lutter contre la pensée dissidente, en particulier sur le net. C’est en particulier le cas de l’ONG Center for Countering Digital Hate (CCDH) surgie de nulle part en 2018, et qui ne fait pas mystère de ses liens avec l’Atlantic Council — dont le board est peuplé d’anciens responsables de la CIA et de l’administration Bush Jr. Il faut aussi compter avec l’Information Futures Lab (IFL)/First Draft qui se présente comme un think tankuniversitaire de lutte contre la désinformation, le think tank Countering Disinformation soutenu par USAID, ou le Public Good Project (PGP) qui propose du conseil stratégique dans le domaine médical notamment face à la désinformation. On trouve même au cœur de cet effort visant à protéger le public face aux idées dangereuses des organismes for profit comme DisinfoCloud (un newsfeed consacré à la désinformation), Journalism Trust Initiative (un organisme de certification « anti fake-news » mis en place par Reporters Sans Frontières), ou Bellingcat (proposant un journalisme conforme au narratif officiel).


On notera qu’un grand nombre de ces organismes entendent s’appuyer sur des technologies anti-désinformation basées sur l’IA et le machine learning. C’est le cas des softwares produits par Meedan ou par The Trust Initiative par exemple, mais c’est aussi l’approche privilégiée par les programmes de fact-checkingcomme MythDetector, Verified ou Claim Buster, ou par les organismes tels FactCheck.org, Vox ou PolitiFact lesquels ont été regroupés depuis 2015 en un International Fact-Checking Network (IFCN) lié à Facebook.


De leur côté, Adobe et Microsoft, en collaboration avec Truepic (software) et Intel, mais aussi la BBC, le New York Times et CBC, dans le sillage d’un Project Origin, sensé « assurer la confiance dans les médias », ont mis en place en 2021 la Coalition for Content Provenance and Authenticity (C2PA) dont le but est de lutter, grâce à l’IA, contre :


… la prévalence de la désinformation sur internet grâce au développement de normes techniques permettant de certifier les sources et le parcours (ou la provenance) d’un contenu médiatique [c2pa.org].


Au-delà de protéger le public d’une prétendue « désinformation », il s’agit d’une ambition beaucoup plus vaste visant à établir un système de traçage de tous les documents circulant sur le web, et même, à terme, une forme de censure qui interviendrait jusque dans le matériel informatique personnel.


Les réseaux sociaux, quant à eux, se chargent d’éradiquer les propos dissidents qu’ils seraient susceptibles de véhiculer, tandis que le moteur de recherche Google les relègue dans ses tréfonds grâce au search engine optimization (SEO), destiné à la base à orienter les recherches des internautes dans une optique marketing, en reléguant très loin les opinions critiques (ou en les éliminant), tout en plaçant systématiquement en tête des recherches celles qui relayent le storytelling officiel, lorsqu’il ne les « déregistre » pas tout simplement.

Du côté des médias mainstream, fin 2020, la Trusted News Initiative (TNI) a ainsi été établie sous l’égide de la BBC, en particulier pour combattre la « désinformation » au sujet du COVID (www.bbc.com/mediacentre/2020/trusted-news-initiative-vaccine-disinformation) ; parmi les signataires : AP, l’AFP, CBC/Radio-Canada, les 113 chaînes radiotélévisées publiques membres de l’European Broadcasting Union (EBU), Reuters, le Washington Post, ou encore le Financial Times, mais aussi Facebook, Google/YouTube, Microsoft et Twitter[ii]. En parallèle, la BBC, CBC, ABC, France TV, ZDF, et bien d’autres chaînes publiques encore, ont rejoint en 2019 la Global Task Force (for Public Media) afin de « développer un consensus ainsi qu’une voix unique et forte face aux défis auxquels sont confrontés les médias publics de par le monde ».


À l’évidence, nous sommes ici dans une logique guerrière, dont un des aspects est la censure des messages de l’« ennemi ». Ainsi, lorsque le gouvernement britannique fait appel en 2020 au Scientific Advisory Group for Emergencies (SAGE) et à son Scientific Pandemic Influenza Group on Behaviours (SPIB autrefois SPIB&C — C pour « communications ») pour établir quels sont les meilleurs moyens afin de s’assurer de la compliancedu public aux mesures sanitaires, le SPIB enjoint Boris Johnson le 14 mars 2020 « d’accroitre le sentiment de menace ressenti individuellement dans le public »[xiii]. La « Nudge Unit » (Behavioural Insights Team) gouvernementale va ainsi se charger de coordonner une véritable « campagne de terreur », aux dires d’un des cofondateurs de cette cellule, Simon Ruda, dans le but s’assurer de l’adhésion de la population aux mesures sanitaires « non pharmaceutiques » restrictives[xiv]. Il ne s’agit plus de nudge (d'incitation comportementale inconsciente) mais donc bien de guerre psychologique. C’est ce que confirme l’aide que les militaires de la Defence Cultural Specialist Unit de la 77e Brigade spécialisée dans le « PsyOps » ont apportée à la Nudge Unit pour « étouffer les rumeurs de mésinformations et contrer la désinformation » circulant sur le Web, selon le Chef d’État-Major des armées britanniques le général Nick Carter le 22 avril 2020 lors du UK Government Coronavirus livestreamhebdomadaire, et ainsi que le relate Laura Dodsworth dans State of Fear: How the UK Government Weaponised Fear During the Covid-19 Pandemic (2021).


À l’école de la Chine

Pour espérer faire accepter aux populations de telles contraintes en opposition si flagrantes avec les droits humains, la gouvernance ne peut faire autrement pour l’instant que de s’appuyer une fois de plus sur la force publique, comme le firent donc déjà les barons de l’industrie naissante, selon le paradigme établi en 1944 par Karl Polaniyi dans sa Grande transformation. Mais déplacer la Fenêtre d’Overton sur ce chapitre des libertés publiques, lesquelles libertés constituent justement sa mesure d’après le créateur de ce concept, requiert de modifier radicalement le modèle politique occidental. À cet égard, plus l’appareil d’État sera autoritaire mieux le monde corporate se portera. On ne sera donc guère surpris par les propos dithyrambiques que le chairmandu WEF tient constamment au sujet de Xi Jinping et de son PCC.


À cet égard, si nombre de plébéiens sont plus que réticents à l’idée de perdre leur autonomie, leurs biens propres et leur vie privée pour que des algorithmes micromanagent chaque aspect de leur existence au plus grand bénéfice des groupes privés transnationaux, il ne fait guère de doute que l’autoritarisme numérique à la chinoise, tel qu’il est imposé à coup de crédit social, de reconnaissance faciale et de géolocalisation ininterrompue, constitue le laboratoire du reengineering de nos sociétés. C’est d’ailleurs l’enseignement pratique que nombre d’avocats du narratif officiel du COVID prétendent trouver dans la gestion chinoise totalitaire de l’épidémie qu’ils présentent comme exceptionnellement réussie et donc exemplaire. Pour l’expert en santé publique britannique Neil Fergusson :


C’est un parti unique d’État communiste, disions-nous. Nous ne pourrons pas nous en tirer ainsi en Europe, pensions-nous […]. Et puis l’Italie l’a fait. Alors nous avons pris conscience que nous le pouvions aussi […]. Si la Chine ne l’avait pas fait, cette année aurait été très différente [Tom Whipple, « Professor Neil Ferguson: People don’t agree with lockdown and try to undermine the scientists », The Times of London, 25 décembre 2020].


C’était même déjà une hypothèse du scénario de pandémie Operation Lock Step envisagé en 2010 par la Fondation Rockefeller et la société privée de conseil Global Business Network. Il prédisait un durcissement autoritaire des états, seul moyen efficace de lutter contre un virus meurtrier et contagieux, et que, justement, la Chine donnerait l’exemple au reste du monde dans ce domaine. De fait, en prenant de manière autoritaire les mesures sanitaires les plus strictes :


… quelques pays firent bien mieux que les autres, la Chine en particulier […] ce qui lui permit de stopper la progression du virus bien plus vite que d’autres pays, puis de se rétablir

rapidement après la pandémie.


Ensuite les autres pays imitent l’approche que la Chine a mise en place face au virus, si bien que :


… ce contrôle et cette surveillance plus autoritaires des citoyens perdurera et même s’intensifiera [Scenarios for the Future of Technology and International Development, 2010].


Reconnaissons aux prédictions de quelques-uns des policymakers une sorte de franchise, laquelle est peut-être affichée en partie pour donner l’impression que ces transformations sont inéluctables : un predictive programming visant à conditionner les masses pour qu’elles acquiescent aux nouvelles règles sociales. Cette volonté de faire ainsi abstraction des droits individuels humains comme de l’État de droit tels qu’il sont conçus en Occident depuis le Moyen Âge a le mérite d'être clairement énoncée en tout cas.

[i] https://www.un.org/en/desa/un-chief-calls-‘new-social-contract’-part-post-pandemic-recovery [ii] https://www.imf.org/en/Publications/fandd/issues/2018/12/lse-a-new-social-contract-shafik, et https://www.imf.org/en/Publications/fandd/issues/2022/03/Taxing-for-a-new-social-contract-Cobham [iii] https://www.oecd.org/naec/events/multidimensional-well-being/New_Social_Contract.pdf [iv] https://www.weforum.org/agenda/2022/01/a-new-social-contract-for-21st-century/. [v] https://www.mckinsey.com/~/media/mckinsey/email/leadingoff/2021/05/17/2021-05-17b.html [vi] https://news.harvard.edu/gazette/story/2022/11/where-are-we-going-america/ [vii] https://melissa-fleming.medium.com/verified-a-global-un-initiative-to-combat-covid-19-misinformation-efec58d3e0e0 [viii] https://en.unesco.org/fightfakenews [ix] https://reclaimthenet.org/paypal-backtracks-on-fining-users-for-misinformation/ [x] https://www.racket.news/p/report-on-the-censorship-industrial-74b?utm_source=cross-post&publication_id=1042&post_id=120300766&isFreemail=false&utm_campaign=583200&utm_medium=email [xi] https://en.unesco.org/themes/gced/thinkbeforesharing [xii] https://www.bbc.com/mediacentre/2020/trusted-news-initiative-vaccine-disinformation. [xiii]https://assets.publishing.service.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/882722/25-options-for-increasing-adherence-to-social-distancing-measures-22032020.pdf. [xiv] https://unherd.com/2022/01/how-the-government-abused-nudge-theory/

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