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FRANÇOIS, PAPE DES PAUVRES ET DE L’ÉCOLOGIE ? OU PAPE DE l’ÉLITE GLOBALE ? (I)

Matt Smyth



Le pape François. Le pape de la rupture. Le pape écolo, anticapitaliste, ami des pauvres et des migrants. Le pape bienveillant avec les gays et les divorcés, mais hostile aux traditionnalistes. Le réformateur de la curie romaine corrompue, l’éradicateur des abus sexuels ecclésiastiques… Ou plutôt le pape des paradoxes ? En effet, c’est avec Bayer-Monsanto et BP que François envisage de sauver l’environnement, avec Bank of America et les grands noms de Big Pharma comme Merck ou Johnson & Johnson qu’il désire refonder un capitalisme éthique. Serait-il alors surtout le pape d’une nouvelle logique de marketing ? En effet, c’est justement au nom de la défense de l’environnement, de l’inclusivité ou encore de la justice sociale que les acteurs corporate (c’est-à-dire du secteur privé) de la gouvernance globale sont décidés à faire accepter partout leur agenda — lequel n’est autre que de s’octroyer à eux-mêmes les pleins pouvoirs sur la planète.


Bergoglio, à cet égard, est un cas d’école. Il a choisi de faire du Vatican un porte-parole de cette gouvernance globale dans le sillage du Forum Économique Mondial de Davos (WEF). De fait, les décideurs de cette gouvernance, parce qu’ils n’entendent plus exploiter à leur profit la quête de bonheur consumériste des masses, mais comptent plutôt s’appuyer sur la coercition, ont désormais adopté une stratégie marketing qui cherche à déguiser leur soif de puissance en affichant une volonté de rupture d’avec le capitalisme néolibéral, individualiste et énergivore. L’élite globale accumule tous les biens qui lui manquent encore, confisque les libertés publiques et concentre les pouvoirs dans ses seules mains, mais elle habille ce golpe dans un narratif soucieux d’écologie, axé vers le bien commun, hostile aux libertés individuelles et critique vis-à-vis du libre marché. Le message que François adresse au monde est un des plus beaux exemples de cette nouvelle com’.


Le pape du confinement, du contact tracking, des expériences médicales forcées et de la ségrégation

À la fin de l’hiver 2020, François est apparu comme un héraut des restrictions prétendument sanitaires. Lorsque, au grand désarroi de beaucoup de catholiques, les gouvernements ont commencé d’interdire les réunions religieuses, il s’est empressé d’appuyer ces mesures de toute son autorité. Pour la première fois dans l’histoire, un pape, de concert avec les puissances séculières, interdisait aux catholiques d’aller à la messe ni à aucune autre cérémonie. Les quelques prélats qui s’opposaient aux mesures de « confinement » se sont vus réprimander ou ignorer — c’étaient d’ailleurs des conservateurs dont les propos étaient faciles à discréditer aux yeux du public. Quant à Mgr Viganò, qui dénonce publiquement cette collusionde la papauté et de la gouvernance globale corporate, il ne trouve plus d’écho dans les médias.


À l’opposé du mot d’ordre de son prédécesseur polonais, le pape a donc sans vergogne joint sa voix à celles de tous ceux qui, à l’instar du ministre de la santé britannique Hancock ou du français Véran, reprenaient l’antienne composée par les « experts » en santé publique: « Ayez peur ! » ; une antienne dont le verset aurait pu être : « Tant que le vaccin n’est pas là, la méthode inédite de XI Jinping pour briser la courbe des infections est notre seul salut ».


Dans le très consensuel et très institutionnel New York Times, François est monté au créneau face à l’incompréhension populaire pour défendre l’approche chinoise : « Comme si les mesures que les gouvernements devaient imposer pour le bien de leur peuple constituaient une sorte d’attaque politique contre l’autonomie et la liberté personnelle ». Les populations sont incarcérées à domicile, les familles sont séparées, les rites collectifs bannis, les anciens agonisent isolés, les petites entreprises sont ruinées, des milliers de jeunes sont poussés au suicide, mais pour le bien commun. Les rares gouvernements qui, de par le monde, refusaient de céder à la panique et ne se pliaient pas aux mots d’ordre du PCC et de l’OMS, se virent rappelés à l’ordre par Bergoglio : car ils « ignorent les preuves douloureuses de la liste des victimes qui s’allonge, avec des conséquences pénibles inévitables ».


Depuis, il est devenu un avocat vigoureux de la campagne mondiale d’injections géniques expérimentales à but vaccinal. Pas un mot sur les traitements précoces essayés avec succès dans les pays pauvres. Pas un mot sur la létalité extrêmement faible du SARS-CoV2. Pas un mot sur le caractère expérimental des injections concoctées par Pfizer, Moderna, AstraZeneca ou Johnson & Johnson. Et pas un mot sur leur dangerosité potentielle. Bergoglio ne s’écarte pas d’un iota du discours officiel répété inlassablement depuis des mois dans les médias : le monde est confronté à une terrible menace ; il faut rester chez soi ou sinon se « distancier socialement », subir le contact tracking et porter un masque ; seule une vaccination universelle peut nous en préserver.


Dans son livre interview Oltre la tempesta, François joint sa voix à celles des médias officiels et des politiciens afin d’enjoindre le public de « croire en la science ». Le Successeur de Pierre met sa foi et son espérance dans les déclarations triomphales de Pfizer ou Moderna, comme naguère on l’eu fait dans les articles du Credo : « Il nous faut retrouver l’espoir et la foi dans la science aujourd’hui encore une fois : grâce au vaccin, nous retrouvons lentement le chemin de la lumière ». On ne peut pas imaginer un seul instant que le choix des mots «foi et espoir» soit le fruit d’une inconséquence. Ces termes ne peuvent se référer dans la bouche d’un pape qu’aux deux premières des trois vertus chrétiennes dites théologales.


François appuie donc de toute son autorité la stratégie politique globale mise en œuvre à l’unisson par les gouvernements du G20 (grosso modo), et visant à imposer une expérimentation génique à tous les humains, que ce soit à travers le marketing, le chantage ou la coercition pure et simple. Dans une vidéo, il n’hésite pas à qualifier l’injection de «devoir moral», ni à la désigner comme un « acte d’amour » (la troisième vertu théologale justement). Le sort des enfants soumis à cette expérience, puisqu'il désire également les voir tous injectés le plus jeune possible, ne le préoccupe pas non plus. Et outre ses appels répétés à la « vaccination » universelle, il a imposé la « vaccination » obligatoire au Vatican.


Encore plus surprenant : la Congrégation pour la doctrine de la foi — l'héritière de l’antique Inquisition chargée de déterminer ce qui est conforme à la foi catholique ou non — a souhaité lever les réticences que des croyants auraient pu éprouver à l’idée de se faire injecter un agent élaboré à partir de cellules prélevées sur des fœtus avortés. Rome, et dans la foulée toutes les conférences épiscopales du monde, n’ont pas reculé, pour se conformer à l’orthodoxie vaccinale officielle prônée par Anthony Fauci ou Bill Gates, à violer le tabou bimillénaire de l’orthodoxie catholique face à l’avortement. Sous prétexte d’urgence sanitaire. Là encore, François n’a eu à faire face qu’à l’opposition d’une poignée d’évêques.


En toute logique, François est partisan du passeport sanitaire ; passeport qu’il a du reste instauré au Vatican et dans certains séminaires. Depuis, redisons-le, il a aussi instauré l'obligation vaccinale dans l'état du Vatican. Dans le sillage de Rome, quelques diocèses zélés, notamment au Canada, ont commencé à demander des preuves de « vaccination » pour pouvoir aller à la messe. Le chantage, le viol de la vie privée, la surveillance universelle numérique et la ségrégation sociale que le passeport sanitaire suppose laissent indifférent le pontife argentin.



Le pape du partenariat global

On pourrait voir dans tout cela du simple suivisme. Après tout, le pape reprend le discours et la politique de la quasi-totalité des gouvernements occidentaux. Mais il n’en est rien : le Vatican de François Bergoglio se veut un des partenaires actifs du grand bouleversement socioéconomique initié par la gouvernance globale, et prôné notamment par le Forum de Davos (WEF). Cette gouvernance globale est sensée réunir les principaux acteurs du privé et du public dans un « partenariat » justement. Avec ce partenariat qui est en fait une inféodation des pouvoirs publics, l’élite des technocrates peut tranquillement décider de l’avenir de la planète loin des aléas des processus démocratiques : c’est le Global Private-Public Partnership (GPPP).


Dans ce partenariat, les stakeholder capitalists — soit le complexe financiaro-informatique (pour simplifier : BlackRock, Vanguard et Big Tech) et les banques centrales (la BRI, la Fed, la BCE etc.) — constituent les partenaires « majoritaires ». Ils sont « partie-prenante » du bien public de manière décisive. Ce sont eux les véritables décideurs. Les partenaires « minoritaires » sont les gouvernants et leurs appareils d’état (à l’exception de la puissance publique de la Chine laquelle est plus haut dans la chaine alimentaire). Les états ne sont que des exécutants, un peu comme le « middle-management » de l’oligopole mondial technocratique. Dans l’entre deux, on trouve une pléiade d’autres stakeholders : banques internationales d’investissement, multinationales du Hi Tech et du Big Data, Big Pharma… Mais aussi des institutions internationales comme le FMI, la Banque Mondiale ou l’OMS, sans oublier les fondations privées telles le Wellcome Trust, la Fondation Rockefeller ou la Fondation Bill & Melinda Gates.


Et puis il faut encore ajouter les partenaires représentatifs globaux. Ces organes de discussions internationales s’efforcent de formuler les grandes stratégies politiques initiées par les « Senior Partners », puis de coordonner l’action des acteurs de leur mise en place. Le principal à l’heure actuelle est sans conteste le Forum Économique Mondial (WEF) dont le chairman exécutif Klaus Schwab a su faire de Davos, au fil du temps, le « hub » incontournable de ce partenariat. À la différence des très discrets clubs de discussion et Think Tank plus anciens comme le Council for Foreign Relations, la Rand Corporation, le Chatham House, le Bilderberg Group, le Group of Thirty ou la Commission Trilatérale, le WEF assume à grand renfort de publicité la mission qui lui a été accordée de coordonner les partenaires d’une gouvernance mondiale désormais proclamée sans vergogne. Klaus Schwab ne s’est pas non plus caché d’avoir instalé des relais à des échelons inférieurs mais stratégiques avec ses Young Global Leaders (tel Emmanuel Macron), voire plus bas encore grâce aux Global Shapers.


La gouvernance globale n’a plus à se cacher d’essayer de tirer les ficelles de la planète désormais qu’elle les tire sans entrave. C’est donc le WEF qui se charge de faire son public relation. Il lui revient de vendre les concepts désignant la stratégie initiée par les policy makers de la gouvernance : le Great Reset et la IVe Révolution Industrielle. Sur les décombres de la crise du COVID et grâce à la « fenêtre d’opportunité » qu’elle offre, les stakeholder capitalists pourront « réinitialiser le monde », animé par une nouvelle forme de capitalisme qui transcende tant le keynésianisme que le néolibéralisme.


Ce futur radieux dont rêvent les stakeholders pour « ceux qui ne sont rien », comme le dit le président à Macron, est plaisamment décrit par le WEF comme un monde « où vous ne posséderez plus rien, n’aurez plus de vie privée, mais où vous serez heureux ». Il sera généreusement octroyé aux plébéiens par un consortium de grands financiers contrôlant les multinationales. Celles-ci exploiteront seules un marché planétaire, désormais captif après l’extinction programmée des petites entreprises indépendantes. Cette concentration absolue des biens et des pouvoirs dans les mains d’un oligopole technocratique sera mise en œuvre en particulier grâce à une numérisation centralisée de tous les objets manufacturés (IoT : « Internet of Things ») et de toutes nos activités (IoB : « Internet of Bodies »). Ce qui suppose la suppression de la vie privée au profit d’une surveillance numérique totale à travers des algorithmes pilotés par l’AI. Dès lors, l’activité humaine sera placée sous un contrôle non moins total, en premier lieu à travers le contrôle de toutes nos transactions. Dans cette vie idéale, les humains seront enfermés pour lutter contre le changement climatique et pour la biodiversité dans des villes « smart » mais « soutenables », mangeront une nourriture synthétique non carnée mais « écoresponsable » (car produite par les géants si bienveillants de l’agroalimentaires), accueilleront des modifications pour les «augmenter»…


Ce coup d’état planétaire, dont le but pourrait aussi se résumer simplement à la monétisation et l’accaparement de tous les biens naturels, doit s’effectuer — on l’aura compris — « pour notre bien ». Autrement dit, en instaurant un capitalisme prétendument « vert », décarboné et éthique, en donnant sa chance à tous, ou encore en offrant à chacun une santé optimale, les titanesques multinationales financières et industrielles, dont l’avidité infinie a jusqu’ici méthodiquement saccagé la planète et ruiné notre santé, vont chercher à s’approprier — pour mieux les préserver bien sûr — les derniers « actifs » (pour employer leur jargon) qui leur échappent encore, tels que nos corps, nos libertés ou les «communs»…



Or, le Vatican aimerait bien tenir son rang, sous la férule des géants de la finance, parmi les partenaires représentatifs globaux du GPPP, au côté du WEF ou du Chatham House. Mais avec une discrète dimension « religieuse » et soucieuse d’éthique que vient orner la patine d’une tradition vénérable. C’est un prestige assez « bankable » aux yeux de tous ces technocrates à la pointe de la modernité. Un peu comme la « méditation de pleine conscience » commercialisée par Jon Kabta Zinn et bénie depuis par l’élite managériale de Davos. François offre à la gouvernance globale une caution morale à la fois télégénique et antique qu’elle ne dédaigne pas, tout comme elle ne dédaigne pas d’instrumentaliser celle, d’origine plus moderne, des célébrités du showbiz. François ne rivalise pas avec des hôtes de Davos tels que Leonardo Di Caprio ou Bono, mais il jouit d’une certaine forme de popularité mondiale en particulier en dehors de son Église. Certes celle-ci est en déclin accéléré jusque dans ses bastions latino-américains et africains où les évangéliques la bousculent, mais le pape reste le seul et unique leader religieux d’envergure vraiment mondiale. Aucune autre religion ne peut se targuer d’un leadership aussi global que celui exercé par le pape. Grâce à cette papauté qui lui est si amicale, la gouvernance globale peut faire entendre au monde entier ses consignes depuis le haut du trône de Pierre. Gageons que Klaus Schwab, qui se voit comme le pasteur de la paroisse des élites, apprécie ce détail.

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